Isabelle C.

« Isabelle C. ou les visions photographiques ».

Je ne suis pas photographe. Je fais des photographies.

La photographie me permet de montrer ce que je vois, ou plus précisément, cette façon dont je vois.
Il me semble en effet que mes photographies soient étroitement liées à cette vision très particulière que j’ai du monde qui m’entoure.
A cause d’une atrophie des nerfs optiques, la lumière n’atteint plus le cerveau dans sa totalité qui ne reçoit donc que des fragments d’informations visuelles.
Il y’a donc ce souci quasi obsessionnel de fixer dans les images/photographies, ces fragments de lumière, d’espace, de mémoire, de temps etc.
comme si je me penchais sur les coins oubliés de la vision.
Photographier de très près des fragments d’images qui défilent à l’écran de télévision.
Attendre le moment précis où cela doit se trouver, où cela m’interpelle, me happe, m’impressionne.
Et en faire des séries entières, juste de petites rectangles de l’écran TV, photographiées puis agrandis « pour voir ».
Pour dévoiler ce qui m’est parfois inconnu, étranger et tellement mystérieux, ou à l’inverse, dévoiler ce qui est si évident dans la vision pour moi.

« Un jour nous verrons autre chose que ce qu’on nous donne à voir ».
Rennes, le 24 novembre 2001
Isabelle Culerier